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Des framboises en plus des céréales Des framboises en plus des céréales

Grâce aux framboises, François Legras est revenu à temps plein sur son exploitation. En investissant cet hiver dans une nouvelle serre, il compte dégager un deuxième revenu pour son épouse.

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François Legras a implanté ses premiers framboisiers, il y a quatorze ans, et s’est rapidement passionné pour cette production. « À l’époque, j’étais à la recherche d’une activité complémentaire, et j’ai lu dans La France agricole que les Fruits rouges de l’Aisne, Fruits rouges & Co aujourd’hui, étaient à la recherche de nouveaux producteurs, explique-t-il. J’étais salarié à mi-temps chez un viticulteur, car mes 68 hectares de grandes cultures n’étaient pas suffisants pour dégager un revenu. Cela m’a plu immédiatement de produire un fruit qui a un aussi bon goût. » L’agriculteur de Villeneuve-Saint-Vistre-et-Villevotte, dans le sud de la Marne, a démarré avec une parcelle de 9 000 m2 de framboisiers en pleine terre, sous tunnel.

«Commencer par une plantation en pleine terre est une bonne façon de se faire la main, indique-t-il. L’investissement revient aussi moins cher. » Il faut compter aux alentours de 90 000 €/ha, dont 70 000 €/ha pour les tunnels, 6 000 € pour les plants, ainsi que 4 500 € pour le palissage. Les framboisiers sont implantés pour cinq à six ans. François Legras a aussi investi 5 000 € dans un forage pour l’irrigation et 3 000 € dans un pulvérisateur arboricole d’occasion à propulsion d’air. Et le succès a été au rendez-vous. « Même si la production demande de la surveillance et que nous ne sommes pas à l’abri d’une erreur, reconnaît le producteur. Heureusement, nous bénéficions sur le plan technique, de l’appui de Fruits rouges & Co qui assure la commercialisation des fruits. »

En 2009, il a décidé de passer à 1,5 ha de framboisiers en ajoutant 6 000 m2 de production sous tunnel, cette fois en hors-sol. « Celui-ci permet de gagner en rendement en moyenne 12 t/ha, au lieu de 10 t/ha, indique-t-il. Mais les plants reviennent plus cher, entre 1,5 et 2 € l’unité avec le pot, et ils doivent être remplacés tous les deux ans. » Cet hiver, le producteur a franchi une nouvelle étape en construisant une serre de 3 800 m2. « L’objectif était de permettre l’installation de mon épouse. Nous avons choisi le hors-sol sous serre pour ne pas monter et démonter les tunnels en début et fin de campagne. La production devrait être davantage élevée, à 17 t/ha en moyenne. » L’investissement est plus important : 32 €/m2 pour une serre entièrement équipée.

Le moins possible de produits phytos

« Jusqu’à présent, j’ai implanté pour une moitié des variétés de saison et pour l’autre des variétés remontantes, précise François Legras. Les premières se récoltent pendant cinq semaines en juin et juillet et sont plus productives que les secondes. Les fruits se cueillent aussi plus vite, 5 à 6 kg/h, au lieu de 3,5 kg/h pour les autres. Mais les variétés remontantes ont l’avantage d’étaler la récolte sur huit semaines, de fin août à fin octobre, et de ne pas avoir à gérer une trop grosse équipe de cueilleurs. »Pendant la période de cueillette, le producteur recrute entre 20 et 25 saisonniers. En plus de la plantation, la production de framboises nécessite des travaux de taille en hiver, ainsi que d’entretien des interrangs et d’irrigation au goutte-à-goutte à partir d’avril.

Côté protection phytosanitaire, François Legras essaie d’utiliser le moins possible de produits. Il limite ses interventions à deux fongicides à l’automne, pour préserver les bois qui porteront les fruits l’année suivante, un fongicide au printemps et, parfois, un acaricide. « Nous favorisons au maximum les auxiliaires locaux, chrysopes et syrphes surtout, en laissant des tas de bois à proximité des tunnels. Il en est de même pour les abeilles sauvages qui assurent la pollinisation. » Le producteur marnais installe aussi des pièges pour capturer les Drosophila suzukii. Il a fait un essai de traitement au purin d’ortie contre les acariens, en 2017, qui a bien marché. Il compte renouveler l’opération en 2018.

Avec une production en pleine terre de 10 t/ha et un prix moyen de vente de 8 €/kg, François Legras dégage un chiffre d’affaires de 80 000 €/ha et une marge de 13 800 €/ha. En hors-sol, le chiffre d’affaires est plus élevé, mais les charges également. Les fruits rouges lui ont permis de dégager un revenu complet et plus régulier que s’il était resté uniquement en grandes cultures. En outre, il a amorti plus facilement le coup dur de 2016.

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